Le colloque est organisé autour de 6 sessions thématiques :
Le Chasséen et ses cultures sœurs fonctionnent comme un système de poupées gigognes, une même dénomination rassemblant de multiples expressions régionales. Pour autant, que signifient les étiquettes « rhodanien », « languedocien », « de Chassey », « septentrional » etc., les unes par rapport aux autres ? La question est identique pour les différents faciès des Sepulcres de fossa. Faut-il distinguer entre des ensembles dérivés d’un courant culturel initial et d’autres dans lesquels la part du substrat régional serait déterminante ? Nous interrogerons les critères qui fondent ces divisions. Enfin, à l’échelle même du macro-ensemble retenu pour le colloque, que valent les différentes appellations : si le Chasséen n’a de sens que provençal, rhodanien ou autre, les frontières actuelles justifient-elles les grandes césures entre les cultures ?
Le Chasséen et ses cultures « sœurs » sont traversés par des réseaux d’échanges qui s’étirent sur des centaines de kilomètres. Ces réseaux sont-ils le fondement ou la conséquence des traits culturels communs observés sur un vaste territoire ? Dans cette session nous aborderons tous les types d’échanges, aussi bien des matières premières, que des techniques ou des idées qui ressortent des données archéologiques. Nous nous interrogerons enfin sur les structures sociales susceptibles de les supporter.
L’exploitation des ressources animales et végétales confère une source d’information essentielle sur les relations qu’entretient l’Homme avec son milieu naturel et sur les structures socio-économiques des sociétés. L’objectif de cette thématique est d’apporter des éléments de synthèse et de nouvelles données, notamment sur la place des céréales et des légumineuses dans l’économie chasséenne, sur la consommation des ressources carnées et aquatiques par rapport au milieu de vie et sur les différents modes d’acquisition (eg. études tracéologiques) et de stockage (eg. silo, poterie) des ressources afin de caractériser les constantes et les diversités (eg. agriculteurs vs. éleveurs) des modes de vies des groupes humains.
Si l’habitat du Néolithique moyen reste largement méconnu, la variété des sites archéologiques laisse envisager une diversité des formes d’implantation, une spécialisation voire une hiérarchie entre celles-ci. La session s’attachera à caractériser les types d’occupation des sites, la fonction des sites et leurs relations sur un même territoire. Dans un contexte culturel où se côtoient des gestions variées de l’agriculture et de l’élevage, nous envisagerons leurs conséquences sur les implantations et la possible différenciation des occupations. Enfin, le monde proprement domestique n’est connu qu’à travers des données éparses. Que savons-nous des habitations de cette période ? Les modèles d’occupation des rives de lacs sont-ils transposables aux villages « terrestres » ?
Les pratiques funéraires associées au Chasséen constituent à la fois l’une des expressions les plus aigues de son hétérogénéité, mais paradoxalement un facteur d’unité avec les cultures voisines. Les liens paraissent en effet plus faciles à établir entre le Languedoc et la Catalogne des Sepulcres de fossa qu’avec le reste du territoire « chasséen ». Par ailleurs, si les morts « archéologiques » restent bien insuffisants au nombre de morts « attendus », le qualificatif funéraire ne semble pas convenir à la totalité des témoignages. La session visera un bilan global des pratiques, pour tenter de distinguer lesquelles sont ou non funéraires et pour déterminer s’il y a lieu une cartographie des normes funéraires.
Le Chasséen est souvent utilisé comme synonyme de Néolithique moyen. La recherche d'étapes évolutives constitue depuis longtemps un enjeu crucial dans l'appréhension même de cet ensemble et de nombreuses périodisations ont été proposées à partir de chrono-typologies des productions matérielles et de la chronologie absolue, le plus souvent sur des aires géographiques relativement restreintes et à partir d'une catégorie de mobilier (céramique et lithique en général) ; un problème actuel est de confronter ces modèles d'une région à l'autre. Le développement des connaissances amène également à reposer la question de l'origine, dans le temps et dans l'espace, du phénomène. L'objet de la session est d'apporter des éléments de réflexion novateurs et synthétiques à cette question de l'appréhension du temps au sein du cycle chasséen et à celle de la part du Chasséen au sein du millénaire du Néolithique moyen.